Historique

Le Centre de Recherches de Biochimie Macromoléculaire (CRBM) a été créé en 1966 en tant que laboratoire propre (LP) CNRS.
Le premier directeur en était Emile Zuckerkandl, co-fondateur avec Linus Pauling de l’approche moléculaire de l’évolution et inventeur avec lui du concept d’horloge moléculaire.
Les recherches du CRBM étaient alors centrées sur la comparaison de séquences protéiques et leur évolution, en particulier celles des globines et des parvalbumines. Rappelons qu’à cette époque, antérieure aux techniques d’ADN recombinant, une telle recherche nécessitait des compétences très pointues en purification et séquençage de protéines, techniques dont l’influence a été majeure dans l’orientation future du CRBM.

Après un interim assuré par Nguyen Van Thoai, puis par Louise-Anne Pradel, le CRBM a été dirigé à partir de 1983 par Jacques Demaille.
Si la biochimie, principalement du tissu musculaire, est restée la compétence première du CRBM, celle-ci s’est tournée vers un angle plus fonctionnel, en abordant la constitution de complexes multiprotéiques et d’organites cellulaires, ainsi que l’étude des protéine kinases, directement initiée par Jacques Demaille.
L’arrivée de Marcel Dorée en 1982 a renforcé ce nouveau champ en abordant le contrôle de la maturation méiotique et du cycle cellulaire chez l’étoile de mer, puis chez le xénope à partir de 1985. Ce vertébré, élevé depuis lors par le centre de Lavalette, géré par le CRBM, constitue encore le modèle biologique de référence pour un grand nombre d’équipes du laboratoire.
La caractérisation du MPF en 1989 par l’équipe de Marcel Dorée a initié une décennie déterminante dans notre connaissance actuelle du contrôle du cycle cellulaire, indissociable des travaux issus du CRBM.

Suite au départ de Jacques Demaille et d’une partie des équipes pour fonder l’Institut de Génétique Humaine nouvellement créé, la direction du CRBM a été assurée de 1997 à 2003 par Marcel Dorée.
Sous son impulsion, l’analyse du cycle cellulaire s’est diversifiée avec les processus de dégradation de protéines et de réplication, et la signalisation cellulaire a été développée avec l’arrivée de plusieurs équipes abordant le contrôle de la prolifération, l’adhérence et la transformation, en particulier par les voies des GTPases Rho et des kinases Src.
Pendant cette période, un investissement important a été consenti dans l’imagerie cellulaire, dont le développement assuré par Pierre Travo a conduit à la création au CRBM en février 2003 de la plate-forme « MRI » (Montpellier Rio Imaging).

De 2003 à 2010, la direction du CRBM a été assurée par Paul Mangeat, professeur à l’Université Montpellier 2, et spécialiste des relations cytosquelette / membrane cellulaire. Le CRBM a acquis un statut d’unité mixte de recherche (UMR 5237), rattachée conjointement au CNRS et à l’Université Montpellier 2. Pendant cette période, le CRBM a renforcé la biochimie structurale par le développement d’approches biophysiques et bioinformatiques. Plusieurs avancées scientifiques majeures ont été réalisées par des équipes du CRBM, dont en particulier la découverte du rôle de la kinase Greatwall dans le contrôle de la mitose. La politique d’investissement dans l’imagerie cellulaire a été poursuivie, ce qui a permis à la plate-forme MRI de se développer sur l’ensemble de la communauté de la biologie montpelliéraine grâce à la création de nouveaux plateaux techniques.
Sous la direction de Paul Mangeat, la grande aventure du CRBM s’est poursuivie par le démarrage tant attendu des travaux de construction du nouveau bâtiment du CRBM, qui venait remplacer les anciens locaux devenus vétustes. Cette nouvelle construction a été liée à la construction d’un bâtiment symétrique destiné au Centre d’études d’agents Pathogènes et Biotechnologies pour la Santé (CPBS) ainsi qu’à une animalerie et un plateau technologique « transgénèse de la souris » destinés à plusieurs laboratoires montpelliérains. Les nouveaux bâtiments ont été livrés fin 2010, au terme du mandat de Paul Mangeat.

De 2011 à 2020, la direction du CRBM était depuis assurée par Anne Debant, responsable de l’équipe « Signalisation et dynamique du cytosquelette » et spécialiste de l’étude du contrôle des GTPases dans la motilité cellulaire et le développement neuronal.
Le déménagement vers le nouveau batiment CRBM a été accompagné par l’accueil de trois nouvelles équipes suite à un appel d’offres international. Le CRBM a ainsi intégré des projets de biologie cellulaire et de biologie du développement, basés sur de nouvelles approches bioinformatiques et de biologie des systèmes. En 2012, le CRBM s’est doté d’un Conseil Scientifique Externe et a lancé un nouvel appel d’offres international. Trois équipes ont rejoint le laboratoire courant 2013/2014 pour développer leurs recherches en biologie cellulaire sur la mécanistique intime du cycle, son détournement par les bactéries endo-cellulaires, ainsi que l’organisation des épithéliums.

Claude Prigent, DR CNRS dirige le CRBM depuis le 1er janv 2021. Ancien directeur de l’Institut de Génétique et Développement de Rennes, il anime l’équipe de recherche « Cycle Cellulaire » depuis 1996. Il étudie la mitose et son contrôle par des protéines kinase de la famille Aurora avec un focus particulier sur Aurora-A et son rôle dans le cancer.